Afia a participé à de nombreuses expositions en Syrie, au Liban, en France, en Suède et en Allemagne. Depuis 2005, elle anime des ateliers d’art plastique en Syrie dans des Centres d’Art pour différentes tranches d’âge et en France depuis 2019 dans des collèges, lycées, centres de loisirs et des écoles supérieures d’art. Elle a mis en place de nombreux ateliers en Syrie utilisant l'art et le théâtre comme pratiques interactives pour aider des familles en situation d’urgence, ainsi qu’auprès des enfants et des femmes victimes de la guerre.

Projet de résidence :

Son projet de résidence s’inscrit dans un projet au long cours débuté en 2020 lorsqu’en résidence à Annecy elle découvre dans les Alpes des plantes sauvages qui poussent aussi sur les montagnes de Soueida, en Syrie. Ces plantes incarnent pour l’artiste la résilience dans la mesure où elles poussent entre les pierres, et résistent malgré leur environnement rude. Autour d’elles, Afia a réalisé plusieurs œuvres en utilisant la gravure, le monotype, le collage ou encore la sérigraphie. En 2021, le projet s’est développé en incorporant le tissage et la céramique.

Pour sa résidence au château Mercier, Afia a choisi d’intégrer le fil dans son travail comme une autre langue symbolisant des lignes qui voyagent dans l’espace. Elle avait préparé à l’avance deux tissages dans son studio à Paris sur lesquels elle a peint. Elle a continué le tissage sur place en utilisant une plante sauvage, l’Achillée, qui pousse à la fois en Suisse et en Syrie. C’est une plante médicinale qui en hiver est sèche et a très peu de feuilles. 

Cette plante sauvage représente la mémoire de la trace d’une plante qui était jadis verte et pleine de vie. Ces plantes constituent des traces à la fois fragiles et résistantes, des traces du passage du temps. Même si elles se sont desséchées, elles restent accrochées au sol, elles résistent malgré leur milieu hostile.