Dans le cadre d’un séjour apprenant, l’ACCR et plusieurs membres du réseau se sont réunis au château Károlyi, en Hongrie, du 17 au 21 avril derniers afin de réfléchir collectivement aux questions de développement durable appliquées aux CCR. Cette mobilité s’inscrit dans un cycle de quatre rencontres Erasmus+ coordonnées par l’Abbaye aux Dames.
Le séjour apprenant a permis aux équipes des CCR de s’interroger sur les quatre piliers économique, social, environnemental et culturel du développement durable, et de questionner leur relation étroite. Cette formation, dispensée par les Pluies de Juillet, visait à dépasser le stade du constat de l’impact environnemental des Centres culturels pour leur proposer des outils et modèles concrets d’actions. Acteurs en prise avec leur territoire et sensibles à la protection de l’environnement, les CCR peuvent jouer un rôle précurseur dans la transition des lieux de culture et de patrimoine et la sensibilisation des publics.
Une réflexion commune a ainsi été menée par les participant.e.s partant des principes de l’économie circulaire, qui vise à sortir du modèle économique actuel de l’ordre du tout jetable pour se tourner vers une consommation responsable qui allonge la durée de vie des produits ou leur trouve de nouveaux usages et finalités.
/Repenser sa consommation
Des clés de réflexion et d’action ont été données aux participant.e.s afin qu’ils et elles puissent repenser leur politique d'achat. Par exemple, avant de passer à l’achat, peut s’appliquer la règle simple des « Cinq R » : refuser, réduire, réutiliser, recycler et rendre à la terre. Mon achat est-il nécessaire ? Ne puis-je pas réutiliser quelque chose que j’ai déjà ?
Consommer mieux implique un questionnement préalable qui permet de prendre de la distance avec l’immédiateté de l’achat pour mesurer les enjeux derrière une consommation qui peut paraître anodine.
/Proposer de nouveaux modèles
L'économie circulaire implique un changement de paradigme ayant des répercussions sur l’ensemble de la production de l'événement culturel. Pour être efficace, la réflexion doit intervenir dès les prémices du projet. Ont été évoqués l'éco-conception des matériaux et des objets nécessaires à l'événement, le fait de tendre davantage vers le zéro déchet, la manière d'optimiser le tri lors des festivals, une réflexion commune sur une meilleure valorisation des déchets, ou encore le fait de défendre la coopération et la mutualisation des ressources entre acteurs locaux.
À l’échelle d’un festival, l'économie circulaire peut se traduire, par exemple, par le recours à de la vaisselle réutilisable et non plus jetable, par la mise à disposition de cendrier de poche pour ne pas polluer le site par des mégots oubliés, par une préférence pour des serviettes réutilisables, l'instaurant de consignes pour les boissons ou même l'utilisation de sacs poubelle lavables comme le fait la Saline royale d’Arc-et-Senans. Pour un festival, le besoin en matériel peut s’exprimer sur un temps court et de manière ponctuelle, ce qui facilite le prêt de matériel entre acteurs géographiquement proches.
Quant à la coopération, il s’agit d’entrer en contact avec des acteurs locaux afin de s’entre-aider et ainsi allonger la durée de vie et d'utilisation d’un produit. Par exemple, l’Abbaye aux Dames proposait des repas aux festivaliers dans des bocaux en verre fournis par le restaurateur sans que soit mis en place un système de consigne par ce dernier. Le CCR se trouvait alors dans la nécessité de gérer et de valoriser ce « déchet ». Or, l’association voisine, Belle Rive, pouvait en avoir le besoin pour des ateliers conserves menés avec ses adhérent.e.s. Ce qui était un déchet devient ainsi vecteur d’une nouvelle activité durable, et ce grâce à une mise en réseau avec les partenaires locaux.
/Boîte à outils
La force du réseau réside dans sa capacité à centraliser des outils utiles à tous et à les diffuser à l’ensemble des membres, renforçant ainsi la cohésion et poussant à l’amélioration constante par la remise en question de ses pratiques et l’expérimentation. Voici une liste, non exhaustive, des outils et acteurs cités lors de ce module sur l’économie circulaire.
- Low-tech Lab souhaite rendre la technologie utile, accessible et durable en mettant notamment à disposition des tutos pour apprendre à confectionner des objets du quotidien peu gourmands en énergie.
- L’association Aremacs soutient les manifestations culturelles et sportives qui veulent entrer dans une démarche de réduction et de valorisation de leurs déchets que ce soit par la sensibilisation des publics ou bien la création d’un projet écoresponsable.
- Le guide Drastic on Plastic, à destination des festivals français de musique actuelle, accompagne les festivals désireux de s’engager dans un événement zéro plastique.
- Les ESAT (Établissements ou service d’aide par le travail) sont des acteurs intéressants à mobiliser qui peuvent, par exemple, louer du matériel le temps d’un événement, le tout selon un engagement social marqué.