Retour sur la première mobilité Erasmus+, organisée par l’Abbaye aux Dames en partenariat avec l’Association des Centres culturels de rencontre, qui s’est déroulée du 17 au 21 octobre 2022 à La Corte Ospitale (Emilia-Romagna, Italie).
Lors de cette mobilité apprenante, les échanges se sont concentrés sur les notions relatives aux résidences d’artistes et à la coopération culturelle. Les résidences sont envisagées comme des vecteurs d’interculturalité favorisant une relation à double sens dans laquelle l’artiste apporte autant au CCR qui l’accueille qu’il profite d’un cadre propice à la création.
Une large réflexion collective a été menée par l'ensemble des participant.e.s sur les conditions nécessaires pour qualifier une résidence d’artiste de « bonne résidence ». Il est apparu essentiel que celle-ci soit bénéfique pour les trois catégories d’acteurs concernés : les artistes, le lieu d’accueil et les publics. Chacun.e doit pouvoir trouver du sens à cet échange et en sortir enrichi.e.
/ Les trois temps de l’accueil
Dans cette recherche de meilleure résidence possible, les notions d’accueil et d’hospitalité ont été interrogées : communiquer en amont de l’arrivée de l’artiste, prendre le temps de lui présenter les lieux pour qu’il ou elle s’en imprègne, sur place favoriser la discussion pour créer du lien, offrir un cadre serein et protégé propice à la création, instaurer une continuité d’échange et de suivi au-delà du temps de résidence, etc.
L’entretien du lien créé passe également par la valorisation de l’œuvre réalisée par le résident ou la résidente après son départ afin d’encourager le public à (re)venir la découvrir. Il s’agit de donner une résonance sur le long terme aux productions artistiques afin de démontrer les réels enjeux d’une résidence. De fait, elle ne se limite pas à un temps éphémère de création, il faut la faire vivre dans le temps.
/ La relation entre l’artiste et le monde extérieur
L’idée est de trouver un équilibre entre l’isolement de l’artiste pour ses temps de création et l’ouverture vers autrui qui l'enrichit également. S'alternent des moments de convivialité et des moments de solitude.
Dévoiler son travail au public le rend concret. Montrer également le processus de création, et non pas uniquement le résultat final, favorise les interactions, la stimulation artistique ainsi que l’appropriation et la compréhension de l’œuvre.
Ces discussions ont permis de redonner aussi de l’importance aux publics, ce sont des parties prenantes du processus créatif. Sur ce point, un manque de formation et d’accompagnement des artistes a été soulevé : ils ne sont pas toujours à l’aise avec ces confrontations car ils n’y ont pas été habitués.
/ Quelle suite aux discussions ?
L’ACCR mise sur l’intelligence collective et croit en l’auto-formation par les pairs afin de trouver de nouveaux moyens d’action face aux questionnements contemporains. De ces échanges à La Corte Ospitale, ont émergé des bonnes pratiques déjà en place au sein de CCR aussi bien en termes de relation artistes/habitant.e.s, de nouveaux formats de communication, que de mesures pour une résidence plus éco-responsable.
Pour découvrir plus en détails les réflexions menées et se renseigner sur les pistes d’action envisagées, nous vous invitons à lire le compte-rendu général de la mobilité à La Corte Ospitale.