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Retour sur les Rencontres « Hospitalité & création » 2024 (2) – Politiques d’accueil/

Retour sur les Rencontres « Hospitalité & création » 2024 (2) – Politiques d’accueil

Rencontres Hospitalité & Création 2024

Le 27 septembre 2024 s’est tenue la deuxième édition des Rencontres « Hospitalité & création » au Centre culturel irlandais. Organisée par l’ACCR, cette journée interprofessionnelle a permis de questionner le soutien apporté aux artistes et aux professionnel.les de la culture réfugié.es en France, pendant et hors temps de résidence.

En plus de la présentation de différents programmes de résidence et de lieux accueillant des artistes ainsi que du partage d’expérience de résidentes lauréates du programme Nora, des considérations politiques ont également été discutées.  

Politique interministérielle sur la question de l’accueil /

La multiplication des crises de natures variées a rendu nécessaire une réflexion globale sur l’accueil afin de proposer des lieux refuges. Un réseau d’acteurs et de structures se mobilisent d’ores et déjà à l’échelle nationale sur ce sujet : la maison des journalistes, les programmes Pause, Courants du monde ou encore Résidence culture, la maison internationale des arts, les artistes en exil, le réseau de l’ACCR, etc. Selon les évolutions géopolitiques, ces acteurs sont aussi amenés à se mobiliser pour répondre à des situations d’urgence.

Ces programmes de résidence répondent à des critères de plus en plus définis et développent en parallèle des chartes de bonnes pratiques qui permettent de poser certaines balises communes entre la structure qui accueille et le résident. 

Pour un savoir plus sur les résidences d’artistes en France, vous pouvez vous référer au rapport de l’IGAG publié l’été dernier.

Expérimentations nationales en cours :

Le plan "Mieux produire, mieux diffuser" porté par le ministère de la Culture concerne tous les secteurs du spectacle vivant et des arts visuels, et vise à rationnaliser la production et la diffusion de ces domaines. Se notent notamment la volonté d’encourager les coproductions et les mutualisations, ainsi que le souhait d’allonger la diffusion des œuvres et de favoriser le temps de tournée. Ce plan se nourrit des retours issus du terrain afin de faire évoluer la circulaire sur laquelle repose ce projet.

Sous un format recherche-action, les DRACs mènent une expérimentation sur des résidences dites vertes en proposant d’accompagner les artistes dans leur démarche de transition écologique. Ce projet repose sur la coopération entre un artiste, un professionnel de la transition écologique et un lieu d’accueil, qui le temps d’une résidence interrogent leurs pratiques pour mieux les réinventer et les adapter aux défis environnementaux.

Explicitation de la loi immigration /

En guise de propos liminaires, Lucie Feutrier-Cook, consultante en migration et droit d'asile ainsi que juge assesseure CNDA pour UNHCR, a souhaité souligner que la France n’était pas sous une pression migratoire comme entendu par certains politiques et certains médias. La juge a également tenu à ajouter que la nouvelle loi immigration se présente comme une loi contraire aux droits humains fondamentaux. La prolifération législative à ce sujet rendant la règle illisible et insécuritaire pour les personnes concernées comme pour celles qui doivent la faire appliquer, cette intervention avait pour objectif d’en décortiquer les grands principes.

Parmi les huit titres du corpus de cette loi, très peu d’éléments sont consacrés à la partie intégration comparé au contrôle de l’immigration. Dans ces mesures liées au contrôle, nombreuses alimentent un système discriminatoire comme la conditionnalité du niveau de langue quand auparavant c’était l’assiduité à des cours de langue qui était requise. Il faudra maintenant passer un examen et le réussir.

Si la Convention de Genève, engagement international, statue sur les droits et protections accordés aux personnes réfugiées, la gestion de l’immigration est modulable selon les pays.  

Par cette nouvelle loi, ce sont les conditions d’accueil pendant le temps de la procédure de demandeur d’asile qui sont grandement précarisées.

Parmi les points à redéfinir, il faudrait donner la possibilité aux demandeurs d’asile de travailler dès que leur demande est déposée. Il conviendrait également de penser l’accueil matériel de ces demandeurs d’asile : avoir accès à un hébergement digne sans discrimination, jouir d’un même accompagnement juridique et social afin de préparer sa prise de parole face au comité de décision, anticiper davantage les convocations, repenser la territorialisation de la cour nationale du droit d’asile, ...

Vous pouvez retrouver le parcours des demandeurs d’asile ainsi que des structures référentes en consultant ce fichier ressource.