Dramaturge, artiste visuelle et performeuse cubaine, Laura Liz Gil Echenique s’intéresse et mène une réflexion autour du processus et de l’écriture dramatique. Elle oscille entre l’écriture, les arts visuels et les arts vivants ; dans une enquête continue sur la mémoire/l’avenir et les échanges divers entre dramaturgie et public.
Élevée entre un centre communautaire de santé mentale et le conservatoire de musique qu’elle fréquente assidûment, elle étudie la sculpture et obtient un diplôme de dramaturgie. Elle a été membre du programme Royal Court Theatre à Londres, du Goethe-Institut en Colombie et Argentine, du CIAV-Nave 10-Matadero à Madrid, entre autres. Elle et également membre de la société générale d’Auteurs et des écrivains (SGAE) et de l’AHS à Cuba. Ses travaux sont publiés et présentés à Cuba, au Mexique, en Espagne, en Uruguay, au Chili et au Royaume-Uni.
Laura Liz Echenique est en résidence à La Chartreuse de Villeneuve lès Avignon 20 novembre - 18 décembre 2019 pour écrire son projet VEREDA.
Vereda est issue du projet de recherche Manuel de Rapprochement, réalisé en collaboration avec l’actrice franco-chilienne Belén Riquelme et explorant les thématiques telles que le déracinement, la distance, la migration et la rencontre à travers le corps féminin.
« Et à chaque fois que quelqu’un demande mon nom, je dirai « Je m’appelle Vereda ». Il résonne dans ce mot, mon passé, mon présent et mon futur. Maintenant que j’ai les chaussures pleines d’herbe sèche et de pétrole de routes fraîchement pavées, je sais que dans ma gorge il y a le poison de ne pas savoir d’où je viens, de qui est cet accent ou quelle femme fait ces gestes… ma vie et mon langage souffrent de l’étrangeté d’un héros inconnu de tous côtés. »
Quelle identité se construit quand on perçoit le monde dans une autre langue ? Comment déconstruire et restructurer ce monde ? Cette recherche peut-elle se traduire par une réécriture du geste, du parcours, de l’objet, du corps et de l’être lui-même ? Au cours du processus d’écriture, l’artiste s’interroge sur le comment et la façon de cartographier le mouvement et de chorégraphier le déracinement. Pour elle, le corps peut ainsi devenir « un guide dramaturgique ».