Geneviève Lacharite-Blais est la directrice artistique du théâtre québécois À Corps perdus, ainsi que metteure en scène et créatrice.
Œuvrant à Montréal depuis 2003, au sein du théâtre À Corps perdus, Geneviève Lacharite-Blais propose des expériences intimes et poétiques. La création in situ est au cœur de sa démarche. Chargés d’histoires, de sensations et d’une valeur symbolique, les lieux où elle invite les spectateurs façonnent l’expérience proposée.
Convier le public à des rendez-vous urbains est une invitation à se laisser « déplacer », à ouvrir ses horizons. Comme lors d’un voyage, ses spectacles interpellent les sens, cherchant à émerveiller et désorienter, à jouer avec notre perception, à questionner nos certitudes.
Que ce soit recevoir une invitation secrète ou être convié à une séance de tatouage live, elle entremêle réel et fiction, dans des propositions immersives. Ses créations ont été présentées principalement à Montréal, mais elle participe à des projets in situ au Canada, en France, au Maroc et en Guinée.
Depuis plus de quinze ans, elle porte les écritures d’auteurs contemporains en investissant des lieux insolites, d’un bar à un ciné-théâtre désaffecté, en passant par un stationnement souterrain, une piscine à l’abandon, un entrepôt industriel, un toit, un étang... Chaque lieu est une toile où prend vie un texte, pour orchestrer une expérience immersive où le réel se charge d’un imaginaire, le temps d’un instant partagé.
Projet de résidence :
Geneviève Lacharite-Blais développe un projet intitulé Sese conservare, en collaboration avec l’autrice française Aurore Jacob. Il s’agit de faire le portrait de sept personnages qui essaient de se souvenir du goût ou de ne pas le laisser disparaître, chacun à leur façon.
Sese conservare questionne l’acte de manger et l’envisage comme une stratégie pour ne pas se faire dévorer par le monde dans lequel on s’inscrit. Mais qu’est-ce qui est essentiel ? Qu’est-ce qui perpétue en nous notre désir de vie ?
Cette disparition mystérieuse du goût pour les protagonistes a des conséquences imprévues et les chamboule tous. Manger uniquement pour produire de l’énergie déconstruit la convivialité et remet en cause le maillage social. Cette extinction progressive du goût met en crise l’âme du chez soi, ces moments qu’on partage autour d’un repas et qui sont à l’origine de la notion même du foyer. Autrement dit, perdre le goût revient ici à supprimer une partie de ce qui nous garde en vie.