Du 25 au 28 septembre 2023, l’ACCR et plusieurs membres du réseau des CCR sont allés à la rencontre des associations nantaises engagées pour l’émancipation citoyenne, la démocratie culturelle et la valorisation de la transculturalité.
Les participant.es ont été accueilli.es par les Hérons nantais, association proposant une offre touristique et culturelle alternative au parcours classique qui met en avant la rencontre avec les habitant.es comme véritable richesse du territoire. Approche chère au réseau des CCR, cette mobilité a permis de poursuivre les échanges amorcés depuis 2022 sur la thématique du tourisme alternatif et la participation des habitant.es. Il s’agit, entre autres, de montrer la beauté à s’éloigner des centres pour découvrir autrement un territoire et les façons de l'habiter.
Les nombreuses balades urbaines expérimentées par les équipes et les discussions avec les acteurs associatifs nantais ont fait émerger des similitudes entre territoires urbains dits sensibles, prioritaires, et territoires ruraux isolés. Face aux inégalités des territoires, des mêmes problématiques peuvent s’observer. Territoires des périphéries urbaines et territoires ruraux se rencontrent sur des thématiques communes : insertion, revalorisation, coproduction…
La question de la revalorisation de ces espaces comme lieux de vie, de création, d’innovation et de foyer d’initiatives pour les habitant.es et de leur réappropriation par ces dernier.es est centrale. Il s’agit de créer un cadre accueillant, condition pour favoriser l’estime de soi, un sentiment de légitimité et de fierté ainsi que le développement de ses compétences et le partage de sa culture et de ses connaissances.
Renouveler nos façons de vivre ensemble et construire collectivement demain implique d’interroger ces thématiques et de penser en termes de médiation socio-culturelle. Dans cette dynamique, il est nécessaire de réfléchir à la cohérence du projet culturel et artistique avec les spécificités du territoire ou encore à la considération des habitant.es, et de leurs cultures multiples, aussi bien dans la création que dans la réception. Par ces projets montés par et pour les locaux, l’objectif recherché est que chacun trouve sa place.
La problématique des frontières et des freins à l’accès à la culture a aussi été questionnée. A été rappelé que l’accès à la culture ne veut pas forcément dire l’accès à une institution culturelle. Le terme de culture est ici à comprendre dans sa plus large acception. Pour tenter de surmonter cette question des frontières, des acteurs nantais proposent, par exemple, des spectacles chez les habitant.es ou bien au pied de chez eux.elles. L’enjeu est de passer de « oui, je connais » à « oui, je pratique ».
Par le processus de coopération, les habitant.es participent davantage à la vie de la société et ont des moyens plus directs pour la modifier. La culture se veut plus démocratique en permettant à tout un chacun de participer aux décisions. Au même titre que les CCR, les maisons de quartier et les centres sociaux peuvent endosser ce rôle de lieux ressources ouverts au débat. Lieux repères dans des territoires isolés et peu considérés, ils permettent de créer des habitudes de rencontre, favorisant le lien social et le bien vivre ensemble.
Les acteur.rices du territoire rencontré.es :