Mina Khazeni Oskouei a commencé la littérature dans les ateliers de Mehdi Mousavi, poète et écrivain iranien. Elle travaille dans le domaine de la poésie, de l'édition et de la mise en page d'œuvres littéraires, et prépare des entretiens avec des auteur.rices. Elle est une militante de la lutte contre la censure. Il convient de mentionner qu'elle vivait en Iran, où, en raison de problèmes politiques et sociaux, les écrivain.es ne sont pas autorisé.es à écrire librement.

Elle a écrit un livre intitulé The Bullet Does Not Bounce Back qui n'a pas été autorisé à être publié parce que la plupart des poèmes qu'il contenait étaient liés à des questions telles que la liberté d'expression et les droits des femmes, qui sont interdites par le gouvernement iranien.

Depuis 2017, elle gère la section poésie d'un site web nommé « Sayeha » , dont l'activité principale est de donner la possibilité de lire les poèmes, les histoires, les notes et les livres d'auteur.rices dont les œuvres ont été interdites ou non publiées par le gouvernement iranien, ainsi que de personnes qui n'ont pas succombé à la censure de leurs œuvres.

« Mon séjour à la Saline Royale a été tout simplement extraordinaire - un sanctuaire qui a à la fois inspiré et nourri ma créativité. L'atmosphère paisible et le charme historique de ce lieu ont créé la toile de fond parfaite pour mon écriture. Immergée dans sa beauté, je me suis retrouvée à écrire plusieurs poèmes et histoires, chacun imprégné des émotions et des réflexions uniques que cet environnement exceptionnel a suscitées en moi.

Au-delà de l'écriture, j'ai eu le privilège de nouer des amitiés profondes avec des personnes remarquables. Ces liens ont été non seulement enrichissants sur le plan personnel, mais aussi stimulants sur le plan créatif, m'offrant des idées et des perspectives nouvelles qui ont profondément influencé mon travail. La chaleur et la gentillesse des personnes que j'ai rencontrées ont fait de mon séjour une expérience inoubliable. Ils m'ont accueillie à bras ouverts, ont écouté mes histoires et m'ont prise dans leurs bras comme une famille, créant un sentiment d'appartenance qu'il est difficile de décrire avec des mots.

En tant que personne naviguant dans les premiers jours, souvent difficiles, de l'immigration, le fait de se lancer dans une nouvelle vie au milieu d'une culture inconnue aurait pu me sembler accablant. Pourtant, la communauté chaleureuse et solidaire de la Saline Royale a fait en sorte que je ne me sente jamais loin de chez moi. Parmi ces âmes compatissantes, j'ai découvert un sentiment d'appartenance qui a facilité ma transition et transformé ce qui aurait pu être un chapitre difficile en un souvenir précieux.

La Saline Royale est plus qu'un simple espace de résidence artistique ; c'est une opportunité de croissance, de créativité stimulante, d'élargissement des liens sociaux et de sentiment réconfortant d'être chez soi. Je suis profondément reconnaissante de l'inspiration qu'elle m'a apportée, du travail créatif que j'ai accompli et des amitiés qui me semblent désormais faire partie de la famille. Le temps que j'y ai passé est devenu un moment déterminant de mon parcours artistique et de ma vie personnelle, un souvenir que je chérirai à jamais.

Dès mon arrivée au Château Mercier, j'ai été immédiatement captivée par la beauté sereine des montagnes environnantes et par l'élégance historique du château lui-même. Cet environnement paisible, associé à l'hospitalité chaleureuse de l'équipe de la résidence, a créé une atmosphère idéale pour une concentration et une créativité profondes. Au cours des dernières semaines, je me suis entièrement plongée dans mon travail tout en bénéficiant d'échanges enrichissants avec les autres résidents, dont les perspectives diverses ont considérablement enrichi mon expérience et élargi mon approche de la narration.

Ma résidence s'est concentrée sur l'écriture de nouvelles et de poèmes principalement axés sur le mouvement « Femmes, vie, liberté » en Iran. Plus précisément, j'ai cherché à saisir et à dépeindre des moments de résilience et de persévérance chez les femmes qui sont souvent négligés dans les circonstances de la vie quotidienne.

Ce cadre m'a permis, en tant que femme témoin de la résistance des femmes iraniennes, d'approfondir les nuances des événements, loin du chaos de l'époque, et de rapprocher le public des personnages de mes récits.

Cette résidence a été une occasion inestimable de cristalliser mes observations et d'affiner mes compétences en matière d'écriture, renforçant ainsi mon engagement à documenter l'histoire des luttes des femmes en Iran.

Alors que je termine ma résidence au Château Mercier, je suis remplie d'une profonde gratitude. Cette expérience m'a permis d'acquérir les outils et les connaissances nécessaires pour aborder mon travail futur avec une attention et un objectif renouvelés. Les liens que j'ai tissés, tant avec ce lieu qu'avec les autres résidents, continueront à m'inspirer à mesure que j'avancerai. »

A propos de la résidence de Mina Khazeni, l’ACCR tenait à exprimer ses sincères remerciements à l’ambassade de France en Iran et à Amandine Gaspard pour leur soutien, ainsi qu’à Mahtab Ghorbani, lauréate du programme Nora en 2021, pour son accompagnement précieux.