conférences Bagneux

Journée d’étude sur les patrimoines des périphéries – Plus Petit Cirque du Monde/

Journée d’étude sur les patrimoines des périphéries – Plus Petit Cirque du Monde

2024

Le mercredi 18 septembre 2024, l’ACCR a assisté à la première journée d’étude sur les patrimoines des périphéries organisée par le Plus Petit Cirque du Monde, situé à Bagneux (92) et labellisé Centre culturel de rencontre en 2023. L’événement était soutenu par la DRAC Ile-de-France et organisé en étroite collaboration avec les membres du Conseil scientifique, la ville de Bagneux, la Métropole du Grand Paris et l’ACCR.  

En guise d’ouverture des journées européennes du patrimoine, cette journée a permis d’interroger la perception des territoires périphériques et de rappeler leur caractère hétérogène et riche de potentialité. Occasion également de questionner ce qui fait patrimoine, les échanges ont insisté sur l’écoute et la confiance qui doivent être accordées au savoir des habitant.es.

La journée a été ponctuée d’interventions artistiques dans et hors les murs, de visites commentées et de marches sensibles offrant ainsi un dialogue entre les arts du cirque et la ville de Bagneux.

/Patrimoines des périphéries

Décliner les termes de patrimoine et de banlieue au pluriel permet d’approcher la réalité du territoire. La large acception du patrimoine a ainsi été déclinée avec notamment l’aspect linguistique et social.

Les discussions ont également porté sur la réinvention de l’urbanisme qui ne se limite pas uniquement à l’acte de construction. Révéler la façon dont on peut faire patrimoine avec les habitant.es, réaliser des inventaires des modes d’habiter, pratiquer la permanence architecturale, redéfinir le lien entre patrimoine et espace public, reconnaître les compétences des habitant.es acquises dans leur pratique quotidienne du terrain sont autant d’actes d’architecture et de ressorts à mobiliser pour créer du commun autour du bâti.

Le patrimoine n’est pas la fin de l’Histoire, il n’est pas là uniquement pour célébrer le passé. Ce qui compte davantage que le lieu en lui-même ce sont les interactions avec la population locale. Il s’agit de partir de la petite échelle, d’écouter le terrain pour savoir ce qui fait patrimoine. En révélant ainsi l’aspect patrimonial du quotidien, les habitant.es prennent conscience de leur valeur, du poids de leur histoire et de leurs compétences.

/La question des récits

Renverser les stigmates, rappeler les héritages des migrations, réinventer l’approche de l’urbanisme permettent d’aller au-delà des imaginaires péjoratifs et dépréciatifs attribués aux espaces périphériques. Les banlieues sont des viviers de récits où se créent de nouvelles centralités.

Dans cette dynamique, il convient de donner une place centrale à la parole des habitant.es. En tant qu’archives vivantes, les habitant.es incarnent des patrimoines qui permettent d’écrire des récits du territoire, d’inventer de nouveaux communs et de créer un sentiment de fierté collective. Le patrimoine devient une ressource permettant une médiation pour faire société ensemble.

Cette approche des périphéries est explicitée dans le manifeste du patrimoine des banlieues qui insiste notamment sur la porosité des frontières, revient sur les différentes strates de l’histoire des banlieues, son caractère hétérogène et le fait que ce soit un patrimoine qui ne fait pas consensus.