Cinéaste d’animation japonais, Ryo Orikasa se questionne sur les mots et ce qu’ils permettent et empêchent. Il réfléchit à leur lien avec la conscience humaine, produisant une réflexion médiatique profondément contemporaine.
Ryo Orikasa est né en 1986 à Ibaraki, au Japon. C’est un cinéaste d’animation qui s’est fait une renommée à l’international à travers plusieurs court-métrages. En 2011, son film de fin d’études à l’Université d’art de Tokyo, Scripta Volant (Writings fly away), se fait remarquer dans plusieurs festivals. Ryo accorde une grande importance à l’écriture, qui est au centre de son travail ; l’animation de texte à l’écran est devenue sa signature. Il utilise plusieurs techniques pour mettre en valeur les mots, comme le charbon, la pâte à modeler ou l’animation numérique. En 2015, il reçoit la bourse du programme d’études à l’étranger pour les artistes de l’Agence pour les affaires culturelles du Japon, et part effectuer une résidence d’un an à Montréal, où il multiplie les rencontres et projets. Son film Datum Point (Suijun-genten) lui offre une visibilité internationale encore accrue, et il gagne plusieurs prix ; le Noburo Ofuji award en 2016, le prix du meilleur film d’animation expérimental au Festival International d’Animation d’Ottawa en 2016, celui du meilleur court métrage non narratif au GLAS Animation Festival en 2017, du Golden Award pour la créativité et l’innovation artistique au Festival de Zagreb, ainsi qu’une sélection officielle à Annecy.
En 2018, il a effectué une résidence d’un mois à la NEF Animation basée à l’Abbaye de Fontevraud. Il y a poursuivi son travail sur les mots en développant un projet autour du livre Misérables Miracles de Henri Michaux, ouvrage consacré à une réflexion sur les drogues hallucinogènes. Ryo a souhaité poursuivre l’expérience cinématographique entamée par Michaux peu après l’écriture de son ouvrage, expérience dont l’auteur n’avait pas été totalement satisfait. Il a mélangé écriture, peinture, poésie et cinéma d’animation pour transcrire les expériences transcendantales de Michaux et questionner les perceptions visuelles contemporaines.
Dans la presse
Panorama Cinema (Septembre 2017)