Réalisateur, comédien et metteur en scène iranien, Hadi Kamali Moghadam met la corporalité au centre de ses créations et réfléchit à son rapport avec l’espace urbain.
Hadi Kamali Moghadam est un réalisateur de films, comédien et metteur en scène iranien né en 1973 à Chiraz. Rêveur et observateur durant son enfance, il expérimente le théâtre en amateur alors qu’il est adolescent et se passionne pour la littérature persane, indienne et occidentale. Il étudie donc le théâtre à Chiraz puis Téhéran. Il finit par étudier le cinéma à la Tehran Film School (2000-2002).
En plus des pièces qu’il joue en tant que comédien, Hadi Kamali Moghadam anime des ateliers de travail, d’expérimentations et d’improvisations théâtrales. Inspiré par ses recherches sur les différentes formes d’expressions théâtrales indiennes et occidentales, il donne une place essentielle au corps dans ses histoires. Il s’inspire des méthodes qui prônent l’interculturalité comme celle de John Martin, et se démarque des méthodes de travail plus conventionnelles, davantage axées sur le texte et la mise en scène. Hadi préfère mettre en valeur le comédien en tant qu’individu libre. En 2006, il crée avec Mina Bozorgmehr, comédienne et architecte de formation, le groupe de création « Noir Art ». Ensemble, ils décident de mettre le corps, l’histoire des individus et l’espace urbain et son histoire au cœur de leurs créations. En 2011, ils montent ensemble un laboratoire nommé Khate 11 (La ligne 11). Ils y mettent en scène des performances urbaines qui proposent des situations parfois insolites qui invitent les passants à participer et à s’exprimer. Noir Art Group se saisit aussi de maisons abandonnées pour y effectuer des performances tenant compte de l’histoire du lieu, de celle de ses habitants et de son devenir.
Pendant leur résidence d’un mois à La Chartreuse de Neuville en 2018, les deux artistes ont poursuivi leur réflexion sur les lieux et leur histoire. Ils ont travaillé sur la thématique des transformations et des migrations géographiques et spirituelles, en insistant sur le fait que la région de La Chartreuse a pu être une terre de passage des migrants, aussi bien dans le passé qu’aujourd’hui. Ils ont réfléchi à la manière dont les humains vivent les transformations, en croisant les perceptions orientales et occidentales. Les rencontres avec la population et les associations locales ont été au centre de leur travail, notamment à travers des ateliers de théâtre, des performances et des expositions de photos et de vidéos.
En 2020, ils reviennent en résidence à la Chartreuse de Neuville pour un projet autour de la migration et de la mémoire qui ferait suite à leur premier projet.
Moitié de la résidence réalisée à distance. Autre moitié reportée en 2021.
Dans la presse
L'Alsace (Juillet 2017)
Ifilm (Février 2017)
Iran International Documentary Film Festival (Décembre 2016)