En 2019, Sasha termine son Master en option “Arts plastiques : Installations immersives” à Paris 1 Panthéon Sorbonne et commence le projet Motanka Masks. Une construction de plusieurs masques, ce projet est en fait une seule installation immersive. Il est composé d’objets collectés en Ukraine et en France, commandés sur Internet et trouvés dans les archives familiales de Sasha. Motanka Masks refaçonne une histoire à partir des objets collectés en parallèle de leurs symboliques. Il interroge les composants de la formation de leur l’identité. Un assemblage hétéroclite qui souligne le conflit identitaire que sous-tend l’identité individuelle face à celle de la communauté.

Pour cette résidence, l'artiste s'associe à Alissa Safina, artiste plasticienne russe. Elles ont choisi de collaborer autour d’un projet théâtral immersif qu’elles portent depuis plusieurs mois. L’idée est de relier leurs expériences de vie différentes, en Ukraine et Russie, ainsi que leurs connaissances artistiques et créatives.

Projet de résidence :

Le point de départ de ce projet de résidence est la rencontre et la confrontation d’une mémoire collective, détenue par les matières, les matériaux et les objets qui nous entourent, avec nos mémoires personnelles.

Le duo d’artistes aspire à collecter et rassembler les histoires et les récits des habitant·e·s d’un territoire donné (Neuville-sous- Montreuil où se situe la Chartreuse de Neuville), afin de sauvegarder leur histoire collective et lui donner forme lors d’une représentation théâtrale immersive dénommée 183 km.

Attachées à l’exploration d’un passé réel autant qu’imaginaire, les deux artistes souhaitent procéder, durant la première partie de leur résidence, à la réalisation d’entretiens avec les habitant·e·s de la commune de Neuville-sous-Montreuil.

Alissa Safina a à cœur de partir à la rencontre des habitant·e·s appartenant à ce territoire depuis plusieurs générations (grands-parents, parents, enfants, petits-enfants). Quant à Sasha Zaïtseva, elle ambitionne de débuter une discussion avec les nouveaux ou primo-habitant·e·s du territoire, ceux et celles qui n’y sont que de passage, comme les travailleur·euse·s saisonnier·e·s, ou bien ceux et celles qui y demeurent sans ressentir d’attachement particulier.

Ensuite, elles veulent croiser cette collection de récits enregistrés, filmés ou simplement écrits avec un travail de recherche autour des archives et de l’histoire du village. Elles espèrent pouvoir faire émerger au moins un lieu porteur d’énergie, de sens et de mémoire (collective ou personnelle) pour les habitant·e·s  du territoire qui servirait de théâtre provisoire dans le cadre de la résidence.

À la recherche de ce qui est et de ce qui n’est plus, les deux artistes exilées réfléchissent à travers ce projet à une continuité entre leur vécu personnel et l’apprentissage d’un paysage géographique et culturel nouveau.