Performer, écrivaine et réalisatrice de films iranienne, Mina Bozorgmehr s’intéresse au mouvement corporel des hommes et des femmes dans les villes contemporaines et au rapport qu’ils entretiennent avec leurs espaces quotidiens.
Mina Bozorgmehr est née à Téhéran en Iran en 1980. Elle y vit et travaille actuellement. Elle grandit dans un milieu artistique, et suit ses parents sur les plateaux de tournage et dans les ateliers de création de costumes de théâtre. Son enfance est marquée par la répression de la République Islamique d’Iran durant laquelle ses parents sont emprisonnés, et par la guerre Iran/Irak (1980-1988). Après l’obtention de son baccalauréat, elle décide de s’installer en France. Elle étudie d’abord le mouvement dans le théâtre au sein du LEM (Laboratoire d’Etude du Mouvement) de l’école Jacques Lecoq à Paris (2000-2002) avant d’intégrer l’école d’architecture de la Villette. En 2007, elle retourne à Téhéran, qu’elle a besoin d’analyser, elle et ses habitants, avec sa nouvelle lecture de l’espace et du mouvement.
En 2006, elle rencontre Hadi Kamali Moghadam, un acteur et metteur en scène qui privilégie dans son approche la place du corps et l’improvisation. Ensemble, ils créent un groupe de travail qu’ils nomment Noir Art Group. Ils fondent leur travail sur l’espace et les mobilités urbaines et humaines, et utilisent plusieurs formes de création : théâtre, cinéma, vidéo, performance urbaine et performance vidéo, prônant l’interdisciplinarité. Ils développent un concept inédit en Iran : celui des performances urbaines, où ils jouent avec le lieu, les habitants et l’histoire (tant du lieu que des participants). Ils investissent donc des anciennes bâtisses à Téhéran et à Chiraz, avant leur destruction, transformation ou réhabilitation, de manière à réfléchir à l’histoire du lieu et au rapport que les populations entretiennent avec lui. Mina et Hadi aiment faire irruption dans le réel et le quotidien, provoquer des situations impromptues. Ils invitent à voir autrement le réel et laisser libre court à la poésie qui sommeille en chacun et dans les espaces urbains.
Pendant leur résidence d’un mois à La Chartreuse de Neuville en 2018, les deux artistes ont poursuivi leur réflexion sur les lieux et leur histoire. Ils ont travaillé sur la thématique des transformations et des migrations géographiques et spirituelles, en insistant sur le fait que la région de La Chartreuse a pu être une terre de passage des migrants, aussi bien dans le passé qu’aujourd’hui. Ils ont réfléchi à la manière dont les humains vivent les transformations, en croisant les perceptions orientales et occidentales. Les rencontres avec la population et les associations locales ont été au centre de leur travail, notamment à travers des ateliers de théâtre, des performances et des expositions de photos et de vidéos.
En 2020, ils reviennent en résidence à la Chartreuse de Neuville pour un projet autour de la migration et de la mémoire qui ferait suite à leur premier projet.
Moitié de la résidence réalisée à distance. Autre moitié reportée en 2021.
Dans la presse
L'Alsace (Juillet 2017)
Ifilm (Février 2017)
Iran International Documentary Film Festival (Décembre 2016)