Amira Géhanne Khalfallah est une écrivaine algérienne qui travaille sur le rapport des femmes à l’espace public, et notamment sur les oppressions qu’il implique.
Amira-Géhanne Khalfallah est née en Algérie. Diplômée en biologie cellulaire et moléculaire, elle se réoriente vers le journalisme en 2001. Installée au Maroc depuis juillet 2007, elle est journaliste spécialisée dans le domaine de la culture, notamment en littérature et arts plastiques. Elle est également dramaturge. Elle écrit sa première pièce de théâtre, Le Chant des coquelicots, lors d’une résidence d’écriture aux Francophonies de Limoges en 2005. Sa deuxième pièce, Les Désordres du violoncelle, est jouée en 2012 par la compagnie Éclats de scène et coproduite par le théâtre des Carmes à Avignon. Cette pièce, qui aborde le double enfermement des femmes en temps de guerre, questionne le rapport de celles-ci à l’espace public dans le monde arabe. Amira-Géhanne Khalfallah creuse davantage ces inégalités, sur le ton de la farce et en mêlant le réalisme au surnaturel, dans Les Draps, un travail soutenu par le Théâtre de l’Aquarium Cartoucherie Paris et la Fondation Beaumarchais. Elle continue d’opposer la logique au magique avec une pièce pour le jeune public, Mayla, la ville introuvable, sélectionnée lors de l’appel à textes pour le jeune public lancé par Le Tarmac et Emile&Cie auprès d’auteurs africains vivant en Afrique. Avec son projet intitulé Paris, cité interdite, elle rouvre en 2017 les blessures de la guerre et propose le théâtre comme possibilité de réconciliation. Elle réalise le court-métrage Essebat en 2017. En février 2018, elle publie un roman historique, Le naufrage de la lune. Enfin, l’écrivaine a mis en place de nombreux ateliers d’écriture.
Durant sa résidence de trois semaines en août 2018 à la Saline royale d’Arc-et-Senans, elle a pu développer son projet Les chemins de la nuit, recueil de courtes pièces de théâtre inspirées de témoignages. Des textes comiques aussi bien que tragiques qui racontent le rapport des femmes à la rue plongée dans la nuit. Dans la petite ville où l’écrivaine a grandi, la cité est interdite aux femmes au coucher du soleil. À Casablanca, où elle vit actuellement, les femmes ne traversent l’espace public que furtivement et la nuit, ne marchent jamais seules ; le fait de marcher seule la nuit est perçu comme une provocation. L’auteure a donc interrogé des femmes au Maroc sur les solutions qu’elles adoptent pour sortir le soir. Jusqu’où s’éloignent-elles de chez elles ? Combien de temps restent-elles dehors la nuit ? À partir de ces témoignages, elle a pu raconter ces histoires, en réfléchissant à une manière de représenter visuellement les interdits qui pèsent sur les femmes.
Dans la presse
Radio Grenouille (Janvier 2016)