Narline NOVEMBRE, dotée d’une formation en travail social et d’une riche expérience sur le terrain, a collaboré avec des organisations telles que la Fokal, SineNouvèl, Médecin du monde.
Depuis plus de six ans, elle s’est investie dans le domaine de l'audiovisuel en tant que photographe-vidéaste. Outre son rôle de responsable logistique pour le festival Nouvelles Vues Haïti, elle est en charge du département éducatif de SineNouvèl, étant responsable de la section des cours vidéo et photographie.
Elle a travaillé comme photographe de plateau sur le projet "3 Fèy" d'Eléonore Coyette et Sephora Monteau, photograhe du projet d’AISFH. A été responsable du making-off de “Kenbe Alada” de Linda Isabelle François et des images-vidéos sur son dernier projet “Bawon”. Narline a également réalisé de courtes vidéos dans le cadre du projet "Pòtoprens, vil poetik pa nan vyolans" qui aborde la violence urbaine en Haïti, produit par Open Society.
Elle a exercé en tant qu’assistante de production pour l’émission sportive d’Ayibosport diffusée en ligne et a coordonné le projet "Je suis un acteur haïtien" du cinéaste Joseph Hillel. Sa pratique artistique oscille entre la photographie et le poste d’assistante production. Son projet photographique "Voye je gade n", qui a reçu la mention spéciale du jury du Fonds pour la photographie émergente en Haïti de la Fokal, sortira prochainement.
Projet de résidence :
« Ce projet, va au-delà d’une simple série photographique. Il constitue une quête intime d’acceptation pour rendre visible l’invisible. Donnant une voix aux luttes silencieuses vécues par les femmes ayant subi une hystérectomie. Il offre un espace d’expression et de compréhension à celles qui ont enduré cette expérience traumatisante. De plus, il évoque la culture du silence au sein de la communauté haïtienne, où les gens choisissent de garder le silence sur leurs vécus pour éviter le regard dédaigneux et stéréotypé des autres. En outre, cela met en lumière les soins de santé inadéquats fournis aux femmes haïtiennes trop longtemps négligées et ignorées. Tout au long de ce travail, mon corps apparaît comme un actant très important étant le lieu qui garde toutes ces douleurs.
Les détails revêtent pour moi une immense signification, car ce sont ceux qui restent les plus vifs dans mon corps. Cette métamorphose de l’anatomie, je la présente en noir et blanc. De plus, j’utilise la méthode de superposition de collage de photo pour extérioriser mes émotions et inviter le spectateur vers mon vécu et mon ressentir. Cette technique artistique me sert de canal par lequel je peux articuler l’ineffable, transcendant les limites du langage.
L’exposition de ce travail, aspire à sensibiliser le public à la réalité complexe de l’hystérectomie et à favoriser un dialogue ouvert sur la santé gynécologique des femmes.
Parallèlement, je cherche à honorer et à célébrer la force, le courage et la résilience des femmes qui ont traversé cette épreuve.
Ce projet d’autoportrait explore le domaine du corps, qui constitue l’espace intime et personnel où se croisent l’individu et le collectif, la nature et la culture, la contrainte et la liberté. Dans une démarche participative, je raconte mon histoire, ainsi que celle de ma cousine que je rencontrerai dans le cadre de ce projet et celle de nombreuses autres femmes haïtiennes ayant vécu la même procédure. En les invitants à partager leurs histoires, j’enregistre leurs témoignages qui serviront de support audio à cette série d’autoportrait lors d’une exposition, dans le but de briser le silence autour de ce sujet. »