Festival international des jardins / Domaine de Chaumont-sur-Loire
— Édition 2020
Dans l’Antiquité grecque, la Terre Mère, Gaïa, Déesse mère personnifiant la terre fertile, donnant la vie, était, comme la Parvati hindoue, infiniment respectée… Dans la frénésie de la mondialisation et le développement exponentiel de sociétés tournées vers leur “croissance”, le lien s’est considérablement distendu avec cette figure fondamentale, protectrice et nourricière. Or, au-delà de sa puissance symbolique et mythologique, la Terre Mère, source fructueuse et éternelle, est une communauté indivisible et autorégulée de tous les êtres, végétaux, animaux et humains qui la constituent et doivent être protégés sans distinction. Les composantes physique, chimique, biologique, les différents écosystèmes, la biosphère, la poussière et les océans interagissent de façon à maintenir un environnement optimal pour la vie.
Lieu de reflet, de connaissance et de respect de tous ces accords mystérieux, lieu de partage et de convivialité, le jardin, microcosme, reflet du macrocosme, est l’espace, par excellence, de la possibilité d’une vie harmonieuse. La Terre est un jardin et tout jardin se doit être une leçon de ce que devrait être notre relation avec elle, trop souvent agressée, abîmée, au risque, désormais, de nous mettre en péril. Où et quels qu’ils soient, les jardins sont notre avenir et doivent proposer un modèle incluant un équilibre avec la nature et de nouveaux modes de coexistence entre humains et non humains.
Au service de cette idée et de sa traduction esthétique, les auteurs des jardins de l’édition 2020 ont proposé des réponses positives, ambitieuses et exemplaires. Magnifiant les merveilles de la Terre Mère, ils ont conçu des scénographies nouvelles et contemporaines, visant à faire comprendre, surprendre et faire rêver. Ils nous ont proposé des scénarios inédits, faisant naître l’envie de multiplier à l’envi les lieux verts.