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Inauguration du CCR international John Smith à Ouidah/

Inauguration du CCR international John Smith à Ouidah

2021

Le 15 juin 2021 a eu lieu l’inauguration du nouveau Centre culturel de rencontre international à Ouidah, premier CCR en Afrique subsaharienne. Ancien Tribunal colonial du Bénin, le site revêt aujourd'hui une nouvelle fonction : accompagnemer les artistes béninois dans une dimension d’ouverture à l’international.

Le projet du Centre culturel de rencontre a vu le jour il y a au moins 15 ans, à l'initiative de Janvier Nougloï, professionnel de la culture béninois qui souhaitait offrir un lieu de création aux artistes dans son pays.
 
De retour au Bénin après une formation théâtrale à Paris, il ne trouve pas d'espace pour accueillir ses créations. Il se forme alors à la gestion de projets culturels et commence à monter des projets qui le conduisent à la création d'un premier espace culturel privé.
 
Son désir de mettre d'autres lieux à la disposition des artistes le pousse ensuite à étendre son projet au réseau européen. L’Association des Centres culturels de rencontre (ACCR) l’accompagne donc depuis 2014 ; le projet est aussi impulsé par la coopération lancée en 2015 avec la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon notamment pour « Textes en scène », et rendu possible par l’appui de une association de préfiguration créée en France en 2018 et présidée par Marie-Agnès Sevestre.
 
Isabelle Battioni et Odile Pradem-Faure pour l’ACCR, Catherine Dan pour la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon et Marie-Agnès Sevestre, présidente de l'association de préfiguration, étaient présentes aux côtés de Janvier Nougloï pour l'inauguration du Centre culturel international John Smith de Ouidah.
 
Si le théâtre est au cœur du projet, le Centre accueille la création artistique sous toutes ses formes : l’inauguration était notamment l'occasion de découvrir l’exposition permanente “Femmes et esclavages” en partenariat avec l'association Les anneaux de la Mémoire de Nantes. Les œuvres de cinq artistes béninois entrent en résonnance avec le lieu : ancré dans son territoire, le CCRI fait dialoguer le passé colonial avec des installations contemporaines. Au-delà de la mémoire qu’elles invoquent, les oeuvres et le parcours dans lequel elles s'inscrivent préviennent aussi des nouvelles formes de colonialisme. 
 
Claudine Dan, plasticienne née à Ouidah aujourd’hui installée en France, est l’une des exposantes. Elle explique au micro de RFI* :
 
« Mon inspiration c'était de ramener les âmes de nos aïeules qui sont parties en esclavage et pour respecter le temps j'ai fait prendre des bateaux à mes œuvres, jusqu'au Bénin... »
 
A la question de ce qu'elle ressent dans ce lieu, Claudine Dan répond :
 
« Je sens de l’apaisement, je sens plus l’apaisement que le temps de l’esclavage, je sens que chacun de nous a fait chemin (…) je sens que sur ce chemin chacun est à sa place et que le mouvement tend vraiment vers le temps de réconciliation. »
 
La journée a été ponctuée de plusieurs discours et s'est terminée par une grande soirée festive avec les concerts des Tambours du Bénin et du Gangbé Brass Band !
 
* émission RFI De vive(s) voix