À l’occasion des Rencontres annuelles du réseau des Centres culturels de rencontre qui se sont déroulées les 12, 13 et 14 décembre 2024 à la Cité du Mot et à l’Abbaye de Noirlac, un retour sur la concertation nationale du Printemps de la ruralité et la présentation des premières étapes du Plan culture et ruralité ont été faits par Elise Herrmann, cheffe du département des territoires, et Laurence Martin, chargée de mission Ruralités et label CCR, à la Délégation générale à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle du ministère de la Culture.
Le Printemps de la ruralité est une concertation nationale, lancée au début de l’année 2024 par le ministère de la Culture, sur l’offre culturelle en milieu rural. Cette concertation s’est déroulée en deux temps : une consultation numérique en ligne selon quatre questionnaires spécifiques (pour les habitants, les représentants des collectivités, les acteurs culturels et les acteurs du monde associatif) et quarante-quatre débats organisés en région par les DRAC et les DAC avec les élus, les acteurs culturels et les habitants. Des sondages et des rapports ont également été demandés auprès des têtes de réseau comme l’ACCR. Cette concertation a trouvé un grand écho auprès du public avec plus de 35 000 connexions pour le questionnaire en ligne.
Plusieurs enseignements ont été tirés de cette consultation qui ont permis d’alimenter les mesures du Plan culture et ruralité qui a débuté dès juillet 2024 et sera déployé sur trois ans.
Parmi ces idées clés, se trouve l’enjeu de l’accès à l’offre artistique et culturelle qui comprend aussi bien la question de la connaissance de l’offre existante, que de l’accessibilité dans le sens de la proximité des lieux, ou encore l’enjeu de l’attractivité de l’offre dans la mesure où il peut s’observer un décalage entre l’offre et l’intérêt des personnes.
S’est noté un intérêt certain pour les créations participatives et diversifiées qui sont aussi un moyen de réconcilier les habitants à l’offre artistique proposée par les institutions. Cet intérêt est à travailler par le prisme des droits culturels pour que chacun puisse se sentir représenté et se sentir légitime à prendre part. Cela passera, entre autres, par un soutien renforcé auprès des acteurs de proximité qui seront en mesure de faire le relais des besoins du territoire par leur travail précieux d’écoute.
Ont également été soulignés la richesse et le dynamisme de la culture dans les territoires ruraux. La culture compte pour faire cohésion, identité commune : le patrimoine local joue un rôle essentiel pour l’identité de chaque territoire ainsi que pour le bien vivre ensemble en entretenant notamment le lien intergénérationnel. Cela a permis de balayer l’idée reçue d’un désert et d’un isolement culturel. Il est au contraire nécessaire de reconnaître et de valoriser la culture présente dans les territoires ruraux, de décloisonner la culture en reconsidérant la valeur accordée à l’artisanat, aux fêtes populaires ou bien à l’agriculture.
Le patrimoine a été identifié comme un levier de l’action culturelle des territoires. Il convient aussi de soutenir la pratique amateure, d’encourager la présence de plus d’artistes dans les territoires et de proposer une offre culturelle à l’année.
La mobilité, que ce soit celle des œuvres, celle des artistes ou encore celle des habitants, a été identifiée comme un enjeu central. Dans cette dynamique, il convient de soutenir l’itinérance des artistes, de favoriser la circulation des œuvres entre plusieurs structures et de réfléchir à des moyens de transport collectifs, qu’ils soient publics ou relevant du covoiturage, et aux mobilités douces.
Le ministère de la Culture travaille également à une cartographie de toutes les mesures en cours sur le territoire afin de visualiser le déploiement des différentes mesures.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter cette présentation exhaustive.