Du lundi 27 au vendredi 31 mai, l’ACCR a proposé une semaine de webinaires sur des enjeux touristiques contemporains animés par des enseignant.es-chercheur.euses de l’Institut de Recherche et d’Études Supérieures du Tourisme (IREST), institut pluridisciplinaire de formation en tourisme, proposant des formations en Licence professionnelle et Master, attaché à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Les équipes du réseau et celles de nos partenaires étaient invitées à se connecter sur l’heure du déjeuner pour une séance d’une heure conçue comme une introduction à une thématique spécifique. Ainsi, tourisme et big data, stratégie de développement territorial, tourisme durable et ses indicateurs, tourisme et métiers d’art ainsi qu’économie de la destination par l’étude du rôle des patrimoines et des partenaires locaux ont été discutés.
Pour l’ACCR, l’objectif de cette action est double : accompagner les équipes dans leur montée en compétences en leur présentant des offres de formations continues auxquelles ils et elles peuvent prétendre s’ils et elles souhaitent acquérir ou renforcer certaines connaissances, et cerner leurs besoins en formation continue dans le domaine touristique pour y apporter une réponse adaptée que ce soit par le montage d’une formation spécifiquement pensée pour le réseau des CCR soit par l’orientation des sujets de discussions à l’occasion des Rencontres annuelles du réseau ou encore des cafés métiers en ligne.
/ Tourisme et big data
Cette première séance s’est déployée autour de la problématique suivante : comment la recherche s’est emparée des données numériques touristiques pour mieux comprendre les enjeux touristiques d’un territoire ?
Ces données nouvelles impliquent par leur nature de nouvelles méthodes de traitement et de nouveaux paradigmes pour les appréhender et les exploiter dans une optique d’observatoire repensé du tourisme.
Il s’est agi de comprendre ce que les données massives peuvent dire des pratiques touristiques et de l’expérience visiteur. Pour s’approprier le big data, chercheur.euses et professionnel.les ont donc dû mettre en œuvre une pensée algorithmique, introduisant une nouvelle forme d’intelligence artificielle et humaine.
Un de ces changements majeurs repose dans les façons de produire de la connaissance étant donné que les touristes produisent eux-mêmes des données que ce soit par leurs pratiques ou bien par une démarche volontaire en laissant des commentaires en ligne par exemple. Ce dernier point témoigne d’une volonté de transmission de la part des touristes. S’observe le passage des experts aux pairs.
Une des difficultés du traitement des données créées par les touristes réside dans leur caractère hétérogène complexifiant le dialogue entre elles. De fait, elles reposent sur des partis pris différents : chaque plateforme a son langage, ses biais et son angle de base. Il faudrait aussi instaurer une sociologie propre aux réseaux sociaux car toutes les nationalités ne contribuent pas de la même façon ni sur les mêmes plateformes qui ont, de plus, des cycles de vie distincts.
/ Stratégie de développement territorial
Tourisme et développement du territoire sont étroitement liés. Ces liens soulèvent des enjeux en termes de stratégie (développement, planification, régulation), de parties prenantes, de gouvernance et de coopération interterritoriale. Cette présentation a abordé les acteurs et outils du développement touristique des territoires et, à travers des exemples concrets, a montré dans quelles mesures les sites patrimoniaux s'inscrivent dans ces dynamiques.
La coopération entre les différents échelons des collectivités, les acteurs privés et publics dans leurs relations et arrangements, qu’ils soient formels ou non, a été discutée. Ce regard a permis d’ébaucher une approche systémique du tourisme qui est à envisager comme un système d’acteurs, de lieux et de pratiques qui communiquent. Un des enjeux de cette intervention était de déterminer comment les sites patrimoniaux s’inscrivent dans cette dynamique selon la redéfinition des relations entre patrimoine, tourisme et territoire. Le patrimoine devenant ainsi source de développement local.
/ Tourisme durable et ses indicateurs
Lors de ce troisième webinaire, ont été abordés les paradoxes du tourisme : est-ce que le tourisme peut vraiment être durable au regard de son mode de fonctionnement actuel ? L’intervenant est revenu sur les quatre dimensions du développement durable, à savoir : impliquer les communautés locales, satisfaire l’ensemble des parties prenantes, réfléchir à son empreinte économique locale, respecter l’environnement. Trois niveaux d’analyse permettent d’appréhender la durabilité : l’échelle de la destination, la chaîne des acteurs économiques d’un territoire, les impacts des actions produites.
L’offre culturelle intéresse les gouvernements car elle un effet multiplicateur et est source de revenus économiques. Cependant, nous atteignons les limites de cette croissance avec des phénomènes de surfréquentation qui épuisent les populations locales et les ressources naturelles, d’uniformisation des cultures, de dépendance de certains secteurs qui sont, par conséquent, très sensibles aux crises bien que dotés d’une forte capacité de résilience.
La notion de durabilité d’une expérience est davantage à regarder à l’échelle du voyage du visiteur et non pas de la seule destination. Être durable demande également la mise en œuvre d’une stratégie partenariale or les acteurs s’envisagent davantage comme des concurrents et ne réfléchissent pas encore assez en termes de destination.
/ Tourisme et métier d’art
Le lien entre le tourisme et les métiers d'art semble bien s'inscrire dans les transformations et les tendances du secteur touristique, telles que le tourisme créatif, le tourisme expérientiel, régénératif ou encore le tourisme durable. Cette étude du lien entre tourisme et métiers d’art a ainsi permis d’explorer les enjeux contemporains du tourisme.
Le secteur touristique continue à se transformer. Pendant longtemps, l’accent a été mis sur le tourisme culturel qui est fondamental dans la mesure où il aide à l’attractivité, inspire de nouveaux récits qui favorisent l’aménagement du territoire et rendent des lieux uniques et différenciés. Le tourisme créatif va, quant à lui, développer le potentiel des visiteur.euses par une participation active.
Les métiers d’art peuvent créer de nouveaux produits touristiques et des nouvelles thématiques de visite, renforcer l’attractivité de certains territoires, relancer le tourisme de proximité ou encore favoriser la mise en réseau de nouveaux acteurs stimulant l'émergence de nouvelles économies, notamment circulaires
/ Économie de la destination, rôle des patrimoines et des partenaires locaux
Revitaliser l'économie de la destination implique de renforcer les synergies entre le patrimoine et les acteurs du territoire. Pour développer et diversifier l’audience des événements culturels, il est nécessaire d’instaurer des collaborations entre les secteurs public et privé et encourager l’industrie du tourisme à s’inscrire dans les politiques culturelles et patrimoniales locales. Cette intervention a exploré les stratégies partenariales susceptibles de favoriser le développement de l’économie locale en même temps que la valorisation du patrimoine culturel, en les transposant au contexte des CCR.
Cet exposé a notamment présenté la méthode Win-Win de l’UNESCO qui est un modèle intégré et participatif avec une approche ascendante centrée sur les expériences des visiteur.euses.