Dans la recherche d’une approche globale du fait touristique, les trois piliers du développement durable (social, économique, environnemental) ont été interrogés au regard des activités touristiques et culturelles et de leurs répercussions pour les territoires. Nourris grâce aux retours d'expérience d'élus de Petites Cités de Caractère® et d'autres communes, d'acteurs de réseaux nationaux ou encore d'acteurs socioéconomiques, les échanges ont permis d’aborder des problématiques variées telles que l'implication des habitant.es, la performance de l’itinérance, la revalorisation du temps long dans le voyage, le besoin de collecter et de diffuser des données comme base première permettant l’action...

Les tables rondes et les conférences ont ainsi apporté une vision élargie des nombreux défis à affronter, mais également un aperçu des inspirantes expérimentations et innovations que portent aujourd’hui les acteurs culturels et touristiques. Cette journée d’étude a mis en lumière plusieurs initiatives permettant d’accroître les synergies entre les professionnel.les du tourisme et ceux.celles de la culture, dans la complémentarité de leurs approches.

Lors d’une table ronde « Tourisme & proximité », Odile Pradem-Faure, déléguée générale de l’ACCR, Patrick Comoy, Haut-fonctionnaire adjoint au développement durable et à la transition écologique au ministère de la Culture, une représentante de l’ADEME et une représentante du réseau des Petites Cités de Caractère® ont débattu du rôle du tourisme en tant que contributeur et victime du changement climatique. Dans ce contexte, les participant.es ont collectivement discuté les nouvelles approches possibles pour repenser le tourisme par le prisme de la proximité.

L’ACCR a notamment axé son intervention sur la place de la culture dans ce tourisme de proximité. Convaincue que la culture constitue un important vecteur de rayonnement et de développement pour les territoires, Odile Pradem-Faure a présenté les spécificités du modèle des Centres culturels de rencontre. Par leur localisation en milieu isolé et leur positionnement, les CCR se placent dans une approche du temps et de l’espace qui invite à découvrir un territoire tout au long de l’année et non pas seulement à consommer une brève expérience culturelle pendant l’été.

Les engagements des CCR pour faire culture ensemble, contribuer au dialogue interculturel et favoriser la rencontre de l’autre, qu’il ou elle soit habitant.e du territoire ou artiste en résidence, ont été déployés. En plus d’un apport économique au développement du territoire, les CCR se placent comme des acteurs porteurs de liens sociaux, créant un maillage étroit avec les acteurs locaux.

Par exemple, la Maison Maria Casarès noue un partenariat, et ce depuis 2017, avec un centre d’accueil pour personnes issues de parcours migratoires et en attente de régularisation. Une collaboration autour de leur potager a été mise en place : une fois par semaine, un groupe de volontaires entretient le jardin aux côtés du jardinier du CCR. Ils cultivent les légumes de leur choix pour pouvoir les récolter ensuite. Les groupes sont également invités à participer aux événements du centre et ainsi échanger avec les autres visiteur.euses.

L’agilité propre aux CCR à mobiliser les acteurs du territoire et à explorer de multiples enjeux culturels en prise avec les préoccupations contemporaines a ainsi permis de rappeler le rôle de laboratoire du réseau.

Boite à outils :

- La méthodologie Act Tourisme développée par l’ADEME, à la suite de la COP21, permet de suivre l’engagement des entreprises et de les aider à monter leur stratégie de décarboniser afin qu’elles puissent atteindre les objectifs fixés.

- ARVIVA : outil en open source pour guider les acteurs culturels dans leur transition. Met notamment à disposition une grille à remplir qui permet de mettre en lumière les points à améliorer en donnant des visualisations graphiques des données entrées ;

- PIA (plan d’investissement d’avenir), à destination des acteurs culturels, propose des alternatives vertes.