Le réseau francophone de Faro s’est retrouvé à Nantes les 23 et 24 mai 2024 pour sa rencontre annuelle. Occasion de faire le point sur la structuration du réseau, les actualités de chacun et les actions communes à mener, ces deux jours ont permis au réseau de se retrouver et de réaffirmer ses engagements.
L’ACCR fait partie du réseau francophone de Faro, réseau dédié à la valorisation et à l’application des principes de la Convention de Faro en France et en Europe, aux côtés d’autres organisations que ce soient des villes, des régions, des associations ou encore des coopératives. De fait, il s’agit d’un réseau informel et coopératif, ouvert aux personnes physiques et morales qui aspirent à réfléchir sur la philosophie portée par la Convention de Faro et à œuvrer pour son appréhension et son application.
Ainsi, le réseau réaffirme le cadre politique, et non pas que technique, de la Convention de Faro qui aborde le patrimoine comme une ressource permettant de sortir des logiques cloisonnées, pour faire société ensemble.
Réaffirmer des valeurs /
Par le patrimoine considéré comme une ressource, il est question de travailler des notions telles que celle de la capabilité, de l’émancipation, de la réconciliation ou du moins du dialogue, ou encore de la coopération qui ne se décrète pas mais se coconstruit.
Grâce à différentes approches, le réseau aspire à protéger des espaces de discussions dans lesquels tout un chacun puisse se sentir en sécurité pour partager sa parole et légitime de le faire. Cela implique de créer des espaces de confiance sur le temps long qui prennent en compte l’égale dignité des savoir.
Il s’agit d’affirmer qu’un enjeu patrimonial réside chez chacun. Le patrimoine n’est pas l’apanage des institutions culturelles et artistiques, ce sont seulement des cadres de valorisation parmi d’autres. Dès lors, le réseau œuvre pour interroger et reconsidérer le rôle et la place de ces institutions afin de les repolitiser et d’adapter leur manière de dire l’Histoire. Il s’agit d’en faire des lieux qui contribuent au débat public et qui accompagnent la mise en récit de la diversité des héritages.
Il est question d’assumer des interprétations à chaque archive. Une archive neutre n’existe pas, elles ont un sens spécifique qui mérite d’être raconté étant donné que le contexte est aussi important que l’objet dans une démarche de transmission des histoires qui font Histoire. Or, ce contexte s’étoffe par des récits de l’attachement qui font autant patrimoine que l’objet lui-même. La Convention de Faro s’inscrit dans cette considération d’une mémoire vivante, populaire et plurielle.
Vie du réseau /
Au vu des échanges de ces deux journées, il est apparu pertinent de choisir comme fil conducteur pour l’exercice 2024-2025 la question de la responsabilité partagée. Cette approche permettra d’interroger des outils que chacun expérimente dans son quotidien (balade p(m)atrimoniale, inventaire, archivage, etc.). La responsabilité partagée acte l’importance de partager la prise de décision et l’action entre les différentes parties prenantes d’un projet de manière égalitaire. Ce processus, loin de déposséder, renforce les capacités de chacun.
A terme, il s’agira également d’élargir les membres du réseau aux communautés patrimoniales afin de multiplier les regards pour limiter les biais et de ne pas être un réseau d’institutions.
Exemples de projets /
- La plateforme MODAL, mise en ligne et administrée par la FAMDT, est un outil collaboratif sur lequel tout un chacun est invité à rédiger des articles selon des entrées thématiques. S’y trouvent notamment des ressources autour de la Convention de Faro, de son interprétation comme de son application ;
- Des réflexions sont en cours sur la création de modules de formation Faro à intégrer à des parcours universitaires, en formation continue ou en formation initiale. Cela répondrait à la transition sociale et écologique des facultés ;
- Nantes patrimonia est un outil qui rend visible la contribution citoyenne. C’est un espace de dialogue en ligne sur ce qui fait patrimoine aux yeux des Nantais ;
- L’association de voyage équitable Bastina propose des balades qui permettent de découvrir le territoire par le prisme de ses habitant.es, de leur quotidien et de leurs histoires. Ce format libre de découverte et d’échanges permet à tout un chacun de partager ses impressions, donnant ainsi un caractère unique à chaque édition ;
- Dans la suite de la formation « Interpréter et appliquer Faro » organisée par l’ACCR pour ses adhérents et menée par les Oiseaux de passage, l’association aimerait publier un livret avec des témoignages sur les projets au sein du réseau des Centres culturels de rencontre qui s’inscrivent dans l’esprit Faro.