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Formation « Interpréter et appliquer Faro » (3)/

Formation « Interpréter et appliquer Faro » (3)

2024

Le 15 mai 2024, les équipes des CCR et les partenaires de l’ACCR se sont retrouvés à l’abbaye d’Ardenne pour la troisième journée de restitution et d’expérimentation sur le terrain de la formation "Interpréter et appliquer les principes de la Convention de Faro". Formation organisée et coordonnée par l’ACCR afin d’accompagner ses adhérents dans leur compréhension et leur mise en pratique de la convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société. Elle est animée par la coopérative des Oiseaux de Passage.

Cette troisième journée de rencontre portait sur la notion de coopération et a permis de poser les bases d’un processus d’auto-appréciation de Faro propre aux CCR.

La coopération, changement de posture de l’institution /

Le groupe s’est interrogé sur ce qu’impliquait le passage d’une approche participative à une approche coopérative. Ce sont deux processus qui peuvent raconter des aspects complémentaires de l’élaboration d’un projet.

La coopération permet de s’inscrire dans une dynamique de responsabilité partagée entre les différentes parties prenantes d’un projet et acteur.rices du territoire. Par ce processus, il est question de faire progresser les instances de gouvernance. Le réseau des CCR s’interroge sur une mutation de ses modes de fonctionnement selon ce prisme. La force d’un réseau est justement d’aller au-delà des réalités territoriales et de tendre vers le politique.

Loin d’être un frein à la créativité des artistes et des programmateur.rices, la responsabilité partagée permet à chacun d’occuper un rôle actif dès le processus de décision et de limiter ainsi les biais.

Atelier Élaboration d’une grille d’appréciation selon l’esprit Faro /

L’objectif de cet atelier était de poser des hypothèses de réflexion et de s’interroger sur les critères de Faro : comment les appliquer ou les transposer aux CCR ? Ces appréciations sont à envisager comme une étape pour progresser, modifier ce qui doit l’être en sensibilisant l’ensemble d’une équipe, donner une feuille de route au CCR et valoriser ce qui est déjà fait.

A partir d’un modèle rédigé et appliqué par le Conseil de l’Europe, les équipes ont posé les premières bases de cette grille selon trois entrées :

- Les producteurs : qui prend part à ce processus ?

Présence d’une société civile active qui partage un intérêt commun pour un patrimoine spécifique (communauté patrimoniale) ; présence de personnes capables de transmettre le message (facilitateurs) ; engagement et soutien politique (élus locaux, institutions) ; engagement et soutien du secteur privé

Cela a notamment demandé de redéfinir ce que serait une communauté patrimoniale à l’échelle d’un CCR.

- Le processus : comment créer les situations de coopération ?

Consensus autour d’une vision commune du patrimoine (Quelles occasions de faire dialogue ? Qui anime ces temps et avec quels outils ?...) ; disposition de toutes les parties prenantes à coopérer (Quelles règles de coopération ? Vers quel objectif commun ? Comment on s’assure d’exprimer une reconnaissance mutuelle ?...) ; intérêt commun défini pour l’action liée au patrimoine (Quelle place pour l’analyse du processus mis en œuvre pour réaliser l’action ? Est-ce que les chercheur.euses font partie du CA, ont-ils un espace pour apporter un regard ? Quelle place pour la recherche et l’expérimentation ?...).

- Les productions : qu’est-ce que cela produit en termes de récits ?

Disponibilité du groupe à s’engager dans un processus d’élaboration de divers récits en fonction des individus et des lieux (nécessité de se demander quelle équipe sera capable d’être attentive à l’élaboration des récits) ; aspirations à un modèle socio-économique plus démocratique (vers une meilleure représentativité de la diversité sociale du territoire), etc.

Un des objectifs à la fin de cette formation est d’obtenir un protocole d’appréciation qui est un guide aidant à investir la mission. A terme, se mettra en place des visites croisées entre CCR menées par les facilitateurs de la Convention de Faro au sein du réseau. Par binôme, les facilitateurs se rendront dans un CCR pour l'accompagner dans son auto-appréciation et lui partager des modules de formation. Ce déplacement permettra un regard extérieur qui facilite souvent la prise de distance pour poser des constats.

Cette nouvelle manière de mettre en relation les CCR permet aussi d'observer d'éventuelles problématiques communes. Si tel est le cas, l’ACCR pourra d’autant plus facilement s’en emparer pour proposer de nouvelles explorations collectives.